Avec Manny Coto et Evan Katz à l'écriture, ce reboot avait les cartes en main pour produire du divertissement nerveux et efficace. C'est le cas ici et cette reprise de 24 ne fait que changer de héros sans amener de nouveaux éléments dans le coeur de la série.

On perd en intensité dramatique en l'absence de Bauer, mais les auteurs ne perdent pas de temps dans une quelconque transition et lance au plus vite la machine sur les rails. Là où la saison un de 24 savait prendre le temps, ce reboot reprend la formule de l'original et ne nous laisse pas beaucoup de temps pour s'attacher aux personnages.

L'intrigue scolaire remporte haut la main le prix du parachutage express, se limitant à insérer quelques mots clés type "Tchétchénie" pour poser le contexte. C'est un peu mince et certains éléments sont trop prévisibles comme la mise au rencard de Mullins qui renvoie beaucoup à celle de Mason dans 24... même recette, visages différents.

24 Legacy est donc une suite qui mise avant tout sur un savoir faire et non sur l'éventuel charisme de ses nouveaux personnages. L'ensemble est plaisant, un peu fake dans le final, mais suffisamment intriguant pour justifier un visionnage.

Espérons que le show saura se poser un peu car le personnage de Grimes a du potentiel, petite nouveauté dans l'univers manichéen de 24. Agréable, mais sans surprise.

Ou comment reprendre une recette à l'identique.

Une scène de torture : checked

Un héros bad-ass et invulnérable : checked

Sa famille, sa femme et son frère (qui selon moi ne verra pas la fin de cette journée) : checked

Des méchants arabes terroristes impitoyables et cruels : checked

Déjà des dizaines de morts : checked

Un possible traitre à la CTU : checked

Les arcanes du pouvoirs et les dessous de la politique : checked

Des alliés de confiance qui n'hésitent pas à court-circuiter la direction pour aider Carter dans sa mission : checked

Une intrigue qui parait pour l'instant totalement déconnecté du reste (la lycéenne radicalisé) : checked

Des rebondissements débiles qui permettent de gagner un épisode ou deux (spoiler Grimes qui décide de garder la clé pour faire chanter le gouvernement américain)

Et bien sûr des split-screen, des chronos qui défilent : checked, checked et checked.

Par contre, il n'y a plus de "damn it", sniff.

Donc ce pilote ne se prend pas la tête et ressert exactement la même sauce, avec tout de même de très très légère différence (c'est Nicole qui sauve la vie de son mari) et déjà de gros grumeaux (la soeur de Grimes joue vachement bien la comédie pour une personne qui a un flingue pointé sur elle).

Mais, call it nostalgie, j'ai pris du plaisir régressif durant ce pilote et je regarderai la suite avec plaisir. Jusqu'à ce que dans une demi-dizaine d'épisode, cela va probablement me lasser.

Bref, le schéma habituel des 24, au final.